Description
Le musée du Louvre à Lens est né de la volonté politique de décentraliser les grands établissements culturels parisiens, pour qu'ils soient au service de la démocratisation culturelle. En associant la prestigieuse institution nationale du Louvre à l'une des villes les plus pauvres de France, et de surcroît au bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, les acteurs du projet ont souhaité mettre la culture au service de la revitalisation du territoire.
C'est en 2004 que Lens est choisie pour accueillir le Louvre. Ce choix a été présenté comme un contrat donnant-donnant pour le développement économique et touristique du territoire lensois, et pour l'image de la politique culturelle étatique. Pour Lens et sa région, l'implantation de l'institution culturelle est l'opportunité d'une reconversion d'un territoire fortement marqué par la crise ; et pour l'Etat, c'est la réponse au besoin de rééquilibrer les régions.
Une fois le projet architectural choisi, les plans et le calendrier validés, c'est en décembre 2009 qu'est posée la première pierre.
Le site du musée n'a pas été choisi par hasard : le nouvel arrivant s'est symboliquement installé en plein Bassin minier, sur le site de l'ancienne fosse de charbon n°9 des mines de Lens. Malgré le récent classement au patrimoine mondial de l'Unesco du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais,
Un musée décentralisé donc mais qui prend racine dans un terreau historique et mémoriel important. L'inauguration officielle le 4 décembre 2012, jour de la Sainte-Barbe, sainte patronne des mineurs, est un acte symbolique fort pour le territoire. Cette date permettait de convoquer le passé pour mieux augurer de l'avenir, et de témoigner du renouveau en présence de François Hollande, Président de la République Française, de personnalités du monde politique et culturel, et d'anciens mineurs et cafus, femmes employées au tri du charbon.
Les architectes de SANAA, Imrey-Culbert et Mosbach ont assumé un parti pris architectural consistant à créer un bâtiment extrêmement épuré. La forme du musée est longiligne, d'à peine plus de six mètres de haut. Cette sobriété est justifiée par l'agence SANAA qui désirait que le musée devienne un élément non-hiérarchisé du paysage qui s'intègre dans son environnement tel un « bâtiment-paysage ».Par sa faible hauteur et sa transparence, le Louvre-Lens devient un espace public et se mue en un espace de communication pour attirer une population peu familiarisée avec l'art.
Par ailleurs, la scénographie au sein du musée surprend par sa sobriété et sa simplicité. Les salles sont baignées d'une lumière naturelle grâce aux murs de verre. Des services culturels (médiathèque, auditorium, centre de ressources, librairie, ateliers pédagogiques) et des espaces de convivialité (restaurants) sont facilement accessibles, sans l'obligation de visiter les collections du musée.
Sur le plan du contenu, le parti d'organiser les oeuvres en ne retenant comme critère que leur date dans la chronologie de l'histoire de l'art (la Galerie du temps) est un acte osé. Cette organisation cherche à renforcer encore plus la proximité entre les oeuvres d'art et le public.
L'Union européenne est le deuxième plus gros financeur des travaux, avec 24,7% de participation, soit 37 millions d'euros.
Par ce cofinancement d'envergure, le Louvre-Lens figure comme l'un des plus grands projets de la période de programmation 2007-2013, et démontre les attentes économiques, touristiques et identitaires attendues pour la région Nord-Pas-de-Calais.
On compte 150 salariés au Louvre-Lens, et 200 emplois dans les secteurs touristique, commerçant et hôtelier ont été créés. Et alors que les élus du territoire prévoyaient 700 000 visiteurs pour la première année et 500 000 visiteurs les années suivantes, le Louvre-Lens passait la barre des 500 000 visiteurs moins de six mois après l'inauguration, et franchissait le million de visiteurs en janvier 2014 (un peu plus de treize mois après son ouverture). Un succès incontestable pour la nouvelle institution muséale, confirmant alors son rang de premier musée en régions. En janvier 2014, la millionième visiteuse, Josiane Hermand, 67 ans, a été célébrée dans La Galerie du temps.
- 150 salariés au Louvre-Lens,
- Création de 200 emplois dans les secteurs touristique, commerçant et hôtelier
- 1 million de visiteurs en janvier 2014
Emplacement
Détails du financement
FEDER - Fonds européen de développement régional
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